vendredi 19 juillet 2013

Collégiale Notre-Dame - Mantes-la-Jolie

Sources: documentation de l'office du tourisme de Mantes-la-Jolie par "les Amis de la Collégiale" (datée de 2003), et descriptifs présentés à l'intérieur de la Collégiale.


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Collégiale


Construction de la Collégiale

Elle est édifiée à la place d'une petite église, détruite par Guillaume le Conquérant, sur le Mont Eclair.
Les premiers travaux commencèrent autour de 1150, par l'implantation d'une plate-forme au Nord, les murs extérieurs avec les 3 portails.

  
Portail de gauche - Portail central - Portail de droite

L'architecture du premier niveau s'inscrit dans la suite de Senlis et de Sens.
Les deux niveaux supérieurs ont dû être élevés vers 1170, 1175, à peu près au moment où on ajoutait des arcs-boutants dans les parties hautes de Notre-Dame de Paris.

Façade de la Collégiale

Pour finir, dans les années 1210 et suivantes, furent édifiées les travées occidentales reprises lors de l'élévation de la partie supérieure de la façade.
Les tours occidentales évidées et la structure de la façade à 3 fenêtres surmontées d'une rose s'inspirent du modèle de Laon.
Cet édifice a des dimensions proches de la cathédrale de Senlis, et ses 3 portails sont uniques pour une collégiale du XIIè siècle.

Dimensions: longueur totale: 67,70 m; hauteur sous voûte: 29,90 m; hauteur des tours: 54,40 m.

Les restaurations

De nombreuses dégradations irréversibles ont eu lieu pendant la Révolution française, en 1794, en particulier sur la statuaire de la façade.

  
Tympan du portail de gauche - Tympan du portail central

Tympan du portail de droite

L'édifice servit successivement de temple de la Raison, de fabrique de salpêtre, puis d'arsenal, ce qui explique la disparition du mobilier (monuments funéraires, autels, retables, boiseries et verrières).
Quelques restaurations d'urgence ont été faites par l'état après la signature du concordat en 1801, mais c'est au XIXè siècle que des travaux d'envergure sont effectués. L'architecte Mantais Alphonse Durand, élève de Viollet le Duc, conduit les travaux de la restauration de la tour nord de 1851 à 1855 environ. Il décide de la remonter non pas selon son plan initial mais semblable à la tour sud. Ce qui a suscité quelques contestations... Les travaux se poursuivent sans cesse sur la tour sud, la façade, la chapelle de Navarre jusqu'à la 2è guerre mondiale. Les bombardements alliés du 30 mai 1944 ont fait d'importants dégâts dans ce quartier proche du pont, mais la collégiale ne fut que peu touchée.
De nombreuses restaurations ont eu lieu depuis, sur les verrières, les sculptures, travaux de consolidation des chapelles de la façade. Plus récemment les portails ont retrouvé leur finesse grâce à la technique laser.
En 2001 et 2002, la toiture a été entièrement refaite: 44 650 tuiles vernissées ont été fabriquées et posées selon la tradition pour faire revivre ces croix potencées, armes de Thibaut de Champagne.
En 2003, ce fut la rosace qui fut restaurée.

Les orgues

L'orgue actuel a été installé au fond de l'église en 1988. Le buffet dans lequel les 3000 tuyaux sont intégrés fait partie d'un ensemble de 5m sur 3m à la base et 12m de hauteur.

Orgue actuel

Dans la tribune nord, on peut voir l'orgue précédent du célèbre facteur Merklin, inauguré en 1897. L'instrument a subi des blessures pendant la 2è guerre mondiale.

Orgue de la tribune nord

Intérieur de la collégiale

Le Christ étendu sur le suaire, pleuré par 3 anges. Jules Varnier, 1840



 
Chapelle dédiée jadis à St Nicolas, puis à l'ange gardien - Vitraux de la chapelle St Nicolas


Intérieur de la Chapelle de Navarre

A la place d'une première chapelle consacrée à St Paul-St Louis en 1313, Charles II le Mauvais, roi de Navarre, qui s'allia avec les Anglais et fut battu par Du Gesclin, a bâti cette chapelle vers 1355, poussé par sa femme et sa mère. Du côté épître existait une porte en direction du château. Il y avait 3 autels jusqu'en 1793.

Famille de St Louis

Il s'agit de 4 lancettes regroupées sous un pentabole, lui-même surmonté d'un hexalobe.

De gauche à droite: Philippe Auguste, Marguerite de Provence (épouse de St Louis), St Louis, et sa mère Blanche de Castille.

A droite, la fenêtre est encore plus grande.

Famille de Navarre, liée à celle d'Evreux

Elle date du 1er tiers du XIVè siècle. Elle est constituée de 6 lancettes trilobées dominées par deux pentaboles, surmontés d'une rose à 6 lobes.


Les vitraux sombres du mur EST sont modernes.

Ste Anne, St Gabriel, Sainte Vierge, et St Joachim

Sur le mur EST, on trouve aussi les 2 "Jeanne", présumées fondatrices de cette chapelle.


Chacune porte une miniature d'église.

Les rois de France ont beaucoup fréquenté Mantes, ville frontière aux confins de la Normandie, ville qui a parfois échappé à leur juridiction (environ 3 fois vers 1360).
Les rois de France étaient "abbés" de la collégiale jusqu'en 1196, avant qu'elle dépende de St-Denis et des Victorins. Les rois particulièrement attachés à la ville de Mantes furent:
  • Philippe Auguste, mort dans cette ville;
  • St Louis, qui y vint souvent, y fonda les Cordeliers, tandis que sa mère et sa femme y firent de longs séjours;
  • Henri IV, qui venait visiter ici Gabrielle d'Estrée. En 1609, de passage à Mantes, il dit à la reine: "Cette ville a été autrefois mon Paris, ce château mon Louvre et ce jardin mes Tuileries, où j'ai pris de fort bonnes résolutions". Il entendait par là, semble-t-il, parler de la résolution de se faire instruire en la religion catholique. La célébration d'entrée dans cette religion devait se faire dans la Collégiale toute décorée à cet effet. Finalement, elle eut lieu à St-Denis. Il appelait Mantes "son chien fidèle". De fait, à travers les siècles, Mantes a eu la réputation d'être l'une des villes de France particulièrement attachée à son Roi.

Chapelle de Notre-Dame des Douleurs

Elle est représentée par une pieta au-dessus de l'autel. A présent, chapelle du Souvenir en mémoire des 320 Mantais morts au champ d'honneur en 1914-18, et de ceux des autres guerres. Les vitraux, comme ceux des chapelles successives sont modernes, remplaçant ceux détruits aux bombardements de 1944.


St Sébastien - St Roch - St Nicolas

Chapelle St Roch dont la statue domine l'autel. St Roch, pélerin du XIVè siècle soigna et guérit de nombreux malades lors d'une épidémie de peste en Italie. Il est invoqué contre les épidémies. A gauche de St Roch, statue de St Sébastien, martyr, percé de flèches en l'an 300. A droite, St Nicolas, évêque du IVè siècle, patron des enfants et de plusieurs pays. Les statues sont en bois polychrome du XVIIIè siècle.


 
Chapelle de la Vierge


Chapelle St Joseph

Elle fut édifiée au début du XIVè siècle. Un réseau d'arcatures orne ses murs, ainsi que des triangles cuvilignes. Les petits chapiteaux sont ornés d'un double rang de feuilles très découpées, du style des années 1310-1320. La statue, au-dessus de l'autel, en pierre peinte du XIXè siècle représente St Joseph donnant une leçon à l'Enfant Jésus.


Chapelle du Sacré Coeur

C'est l'ancienne chapelle dédiée à St Eutrope. Elle fut fondée par Jeanne de France, reine de Navarre en 1320. Ses murs sont ornés du même style d'arcatures et de chapiteaux que la chapelle de St Joseph.


Pierre tombale de Messire Robert Guériteau

Prêtre et docteur en Sorbonne, curé et chanoine de Mantes, il décéda le 16 mai 1664, âgé de 64 ans.

Tableau de St Paul prêchant à l'aréopage d'Athènes - Norblin - XIXè

Chapelle Ste Geneviève

Elle est fondée et dotée par Etienne le Ventrier et sa femme Marie Descauville. Dédiée d'abord à la Trinité, elle est consacrée à Ste Geneviève, patronne de Paris et de l'Ile-de-France.

Chapelle des Fonts Baptismaux

La vasque en marbre noir date d'avant la Révolution. L'autel actuel, dédié à Notre-Dame de Lourdes, fut offert par la paroisse en 1942 à son curé le chanoine Dévé, en hommage et en remerciement à l'occasion de son jubilé d'or sacerdotal.


Le Choeur

Remarquable par les 6 colonnes monolithiques qui l'entourent.

La rosace

Le Jugement dernier.
L'âge des cathédrales a aimé représenter le Jugement dernier aux façades des églises; le soleil couchant venait colorer de lumières d'apocalypse les statues ainsi disposées à l'ouest. A Mantes, où les tympans des portails ont représenté le Christ en gloire et l'Assomption, au début du XIIIè siècle, c'est à la rosace que l'on confia la charge d'évoquer la fin des temps.
Plusieurs fois rénovée au fil du temps, et en particulier au XIXè siècle, avec parfois quelques erreurs dans la remise en place des médaillons, la rosace garde assez fidèlement le message des artistes du Moyen-Age qui suivaient un programme iconographique très codifié et inspiré de l'Evangile de St-Matthieu (chapitres 24-25) pour représenter la venue du Christ au terme de l'histoire.

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